Je me suis permis de citer ces mots, tout simplement car le roman de Jean Bertheroy est bien documenté et qu'il s'appuie sur un tissu historique assez solide pour y développer son récit. Nous suivons donc le parcours de Bathylle, personnage ambitieux et sensuel prêt à tout pour con quérir le public romain, dans sa compétition face au talent de Pylade. Roman de la manipulation et de l'indifférence, cette histoire montre l'amour de Tullia - cette jeune femme dont le nom apparaît chez Juvénal - pour le mime qui, lui, la considère uniquement comme une de ses nombreuses maîtresses, prêt à la sacrifier au bénéfice de sa notoriété. Tullia se consumme, Bathylle danse.
A travers ce roman historique et l'image de la Rome antique qu'il développe, apparaît en filigrane le reflet d'une société fin de siècle où les valeurs s'estompent et se perdent, où la danse et le spectacle populaire ont remplacé la poésie. L'écrivain se retrouve alors dans une sorte d'intermédiaire assez flou, coincé entre mépris et indifférence, reconnu pour le talent de ses vers sans être véritablement apprécié par les foules. Par la description d'une Antiquité plus ou moins fantasmée, c'est le XIXème siècle expirant que Jean Bertheroy met en scène, avec une littérature qui se remet en question, repoussée dans ses retranchements par la musique, la danse et le théâtre. Le roman est finalement assez classique et bien moins provocateur que les autres oeuvres fin-de-siècle que j'ai lues. Cependant, il reflète assez bien son temps par transposition d'une époque à l'autre, évoquant la danse et le milieu du spectacle à une époque (fin XIXème et tout début XXème) où le ballet est un art populaire et florissant.
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