Le poème que j'ai choisi en ces premiers jours de Juin s'intitule, tout à fait paradoxalement, Eclaircie en hiver. Il s'agit d'un poème en prose de Francis Ponge que j'ai trouvé en feuilletant le recueil Pièces que j'avais sorti des étagères d'une librairie, un jour, pour l'emmener avec moi. Sans trop savoir pourquoi. Parcourant l'ouvrage, j'ai eu du mal à me décider, et le choix d'un poème fut assez difficile - alors que je négligeais déjà volontairement une grande majorité de poèmes pour des raisons de longueur. Bref, mon choix s'est arrêté sur celui-ci, alors qu'une pluie orageuse déferle sur les toits de Cambrai.


Eclaircie en hiver.

Le bleu renaît du gris, comme la pulpe éjectée d’un raisin noir.
Toute l’atmosphère est comme un œil trop humide, où raisons et envie de pleuvoir ont momentanément disparu.

Mais l’averse a laissé partout des souvenirs qui servent au beau temps de miroirs.


Il y a quelque chose d’attendrissant dans cette liaison entre deux états d’humeur différente. Quelque chose de désarmant dans cet épanchement terminé.


Chaque flaque est alors comme une aile de papillon placée sous vitre,
Mais il suffira d’une roue de passage pour en faire jaillir la boue.


Image : William Turner -Norham Castle, Sunrise (1845)

3 billet(s):

Oh, c'est drôle, sa comparaison avec la pulpe d'un raisin... !

(Je t'ai piqué ton idée de poème du mois.)

mercredi, 04 juin, 2008  

J'aime beaucoup ce poème que je découvre ici. Et j'adoooooore la tableau de Turner que tu as choisi pour illustrer ton billet. :-)

jeudi, 26 juin, 2008  

Pardon je voulais dire LE tableau. ^^

jeudi, 26 juin, 2008  

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