Les récits fantastiques de Gautier et les mortes amoureuses.
Publié par Aphonsine aux alentours de dimanche, mai 06, 2007Dans ce recueil, se succèdent divers courts récits, écrits d'une main de maître, dans une langue parfaitement maîtrisée. Difficile de donner un quelconque résumé de ces oeuvres au pluriel, où pourtant se retrouve le motif de la femme morte, des objets animés, ou des êtres sortant de leur tableau. L'humour ou la mélancolie ne sont pas absents de cette mosaïque d'histoires courtes, où l'étrange demeure toujours, et dans toutes ses nuances.
Je sentis, en y entrant, comme un frisson de fièvre,
car il me sembla que j'entrais dans un monde nouveau.
La cafetière
car il me sembla que j'entrais dans un monde nouveau.
La cafetière
L'auteur réussit à nous prendre doucement par la main et à nous emmener dans son époque. Ou dans d'autres univers : chambres baroques, costumes à la française, vieille Italie, ou plus loin encore, dans l'antique Orient et ses effluves d'encens. C'est la femme, la belle disparue, qui nous y emmène, dans son étrangeté de fantôme ravissant, vision palpable à la froide peau de serpent et au regard brillant; présente mais néanmoins inaccessile. L'oeuvre semble hantée toute entière par cette question de la mort et de l'éternité. Bonheur inaccessible, car l'homme aime à chaque fois un belle disparue, une belle qui s'évapore ; née de ses rêves d'opium, de ses fantasmes d'artiste. Mais au réveil, comme une trace soudaine qui laisse planer le doute, malgré tout. Et on a envie d'y croire, à cette jolie jeune fille, succube, willis ou vision diaphane ... et presque inoffensive. Qu'a-t'elle fait de mal, à part voler un peu au personnage son goût de la vie, et son espoir en un futur heureux ?
Un livre qui nous emporte, nous ausi, dans cette ivresse des autres mondes, qui nous laisse au coin des lèvres ce petit sourire amusé et triste à la fois. L'on se surprend nous aussi à rêver à notre propre fantôme à nous, avant de nous rappeler que, décidément, au XXIème siècle, cela ne se fait plus ... J'ai lu ce livre sous une brise douce et un soleil brillant, mais je me suis crue dans ces longues soirées d'hiver enveloppées de brume. Les descriptions nous font palper des objets insolites et embrasser des rêves immatériels. C'est dans des moments comme ça que l'on se dit qu'écrire, c'est finalement être magicien.
Image : Andy Julia
Image : Andy Julia
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Ce qui fera 9 livres à lire pour mon mois d'Août... Et bien, si je trouve le temps de m'ennuyer, cela relèvera de la mauvaise foi! ^^
C'est l'image du froid sous un soleil chaud qui m'aura décidé pour celui-ci...
Merci Mam'zelle Nibel' ;)
Anonyme a dit…
lundi, 30 juillet, 2007
Oh, mais c'est moi qui te remercie, de passer si souvent, de commenter si gentiment. Cela me fait très plaisir d'apprendre que j'ai pu donner une idée, une envie de lecture, vraiment. Bonnes lectures en tout cas ! =)
Aphonsine a dit…
lundi, 30 juillet, 2007
Bonjour, je viens de découvrir ton blog qui est d'ailleur magnifique.
Ce livre est sur ma liste pour le challenge 2008. J'espère qu'il sera à la hauteur de mes espérences...
Bonne continuation.
Anonyme a dit…
lundi, 03 septembre, 2007