Une découverte toute récente. Déjà petite, je me faisais bercer par un ballet de dix courtes minutes sans me douter qu'il s'était inspiré d'un poème. C'est donc tout naturellement que j'ai cherché à illustrer ce poème par d'anciennes photos de ce ballet dansé à l'époque par Fokine et Nijinski, immortalisant le mythe et donnant vie aux vers.




Le spectre de la rose


Soulève ta paupière close
Qu'effleure un songe virginal ;
Je suis le spectre d'une rose
Que tu portais hier au bal.
Tu me pris encore emperlée
Des pleurs d'argent de l'arrosoir,
Et parmi la fête étoilée
Tu me promenas tout le soir.

Ô toi qui de ma mort fus cause,
Sans que tu puisses le chasser
Toute la nuit mon spectre rose
A ton chevet viendra danser.
Mais ne crains rien, je ne réclame
Ni messe, ni De Profundis ;
Ce léger parfum est mon âme
Et j'arrive du paradis.

Mon destin fut digne d'envie :
Pour avoir un trépas si beau,
Plus d'un aurait donné sa vie,
Car j'ai ta gorge pour tombeau,
Et sur l'albâtre où je repose
Un poète avec un baiser
Ecrivit : Ci-gît une rose
Que tous les rois vont jalouser




Musique : A-C Adam - Gisèle, apparition de Myrtha

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