Baigné dans le poème de la Mer.


Avant, de Rimbaud, je ne connaissais que le sage et tragique dormeur du val, que j'avais appris par coeur dans une classe de primaire. C'est un peu plus tard, au lycée, que j'ai découvert la richesse de ce poète alchimiste des mots. Je le rencontre souvent, aux détours d'un contrôle, et il me porte toujours chance. Ce n'est pourtant pas le sonnet que j'ai commenté plusieurs fois en jour d'examen (Le Mal) ni mon poème favori (Le bâteau ivre) que je propose aujourd'hui. Je préfère déposer ce poème de renaissance et de lumière, un poème qui va lui aussi loin dans la construction - je devrais dire l'orfèvrerie- de la phrase. Pour un Septembre engrisonné, j'offre donc simplement une "Aube". Bonne lecture ;)


Aube

J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.

Musique : Sparks - Falling in Love with Myself Again

2 billet(s):

Merci pour cette magnifique Aube !!

jeudi, 06 septembre, 2007  

Merci pour cette redécouverte !

jeudi, 06 septembre, 2007  

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