Juste un petit billet sur cette nouvelle que j'ai lue il y a quelques temps. Je ne connais pas vraiment le style de Sand, ni ses romans. Toujours est-il que j'ai découvert le récit court et cruel de la vie médiocre d'une provinciale. Pauline rêve, et Pauline jalouse Laurence, belle actrice, auréolée de gloire et de célébrité. Pauline, c'est nous, ancrés dans nos habitudes, à vouloir à tout prix sentir les lumières et les considérations glisser sur notre peau, avant de hurler secrètement de nos brûlures. Ce portrait un peu amer de cette provinciale dévorée de principes, c'est toujours un peu nous quand nous nous disons que nous aussi, si nous avions eu les opportunités, nous aurions réussi. Le texte est écrit simplement, la nouvelle se lit d'une traite, comme ça, dans un après-midi pluvieux. On doute de l'amitié, on plaint Pauline et on la déteste en même temps, tout en se doutant au plus profond de nous que l'on tient plus d'elle que de l'autre, image d'une parfaite réussite et d'une intégrité exemplaire. Il s'agit d'une histoire de l'échec et des espoirs déçus, une chronique soudaine et douce-amère d'un lien humain qui se fissure, et d'un réel aveuglement.



Image : Ewa Brzozowska

Impératrice, Shan Sa

Quatrième de couverture :
"Elle est née dans la fabuleuse dynastie Tang du VIIe siècle. Elle a grandi au bord du fleuve Long, où elle apprenait à dompter les chevaux. Elle est entrée au gynécée impérial où vivaient dix mille concubines. Elle a connu les meurtres, les complots, les trahisons. Elle est devenue impératrice de Chine. Elle a connu la guerre, la famine, l'épidémie. Elle a porté la civilisation chinoise à son apogée. Elle a vécu entourée de poétesses, de calligraphes, de philosophes. Elle a régné sur le plus vaste empire sous le ciel, dans le plus beau palais du monde. Elle est devenue l’Empereur Sacré Qui Fait Tourner La Roue d’Or. Son nom a été outragé, son histoire déformée, sa mémoire effacée. Les hommes se sont vengés d’une femme qui avait osé devenir empereur. Pour la première fois depuis treize siècles, elle ouvre les portes de sa Cité interdite."

L'écriture coulait, romancée et poétique à la fois. Ce fut un livre agréable à lire et à parcourir, qui m'aura tenue en haleine trois jours. Décrivant avec une certaine finesse psychologique les personnages, leurs sentiments, leurs complots ; nous narrant une montée progressive au pouvoir, de presque-rien à presque-Dieu. Par ce livre, j'ai également découvert des facettes inconnues de l'histoire de Chine, sans savoir quelle part de réalité accorder à cette histoire. Pour tout dire, je ne l'ai considéré que comme un simple roman, instrument d'évasion facile. Cependant, il y avait également quelques lourdeurs dans cette narration, quelques passages où mon regard sautait. Le long cortège du roi en pélerinage me paraissait lent et hypoerbolique, ou tout simplement sans utilité. La fin du livre s'est trainée, fait attendre, mimant sans doute les dernières années de vie, grises et lentes face aux déchaînements de la jeunesse. Lecture agréable, mais qui ne laissera pas de souvenir impérissable, à l'instar d'un autre roman du même auteur que j'avais lu il y a quelques temps : La joueuse de go. Plaisant, mais je ne m'en souviens plus véritablement aujourd'hui.



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